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Vous savez comment on avortait lorsque c'était interdit : l'INA lance un appel à témoins

Vous savez comment on avortait lorsque c'était interdit : l'INA lance un appel à témoins

APPEL À TÉMOINS - À l’approche des 50 ans de la loi Veil en 2025, l’INA lance sa prochaine collecte patrimoniale sur le vécu ordinaire de l’avortement avant sa légalisation en France.

Par l'INA - Publié le 17.11.2023

Cette histoire est celle de femmes, c'est aussi celle de la famille et de la parentalité. Crédits : Groeges Galmiche/1968.

À quoi ressemblait la sexualité quand planait constamment la menace d'une grossesse non désirée ? Comment et pourquoi prenait-on la décision d’avorter ? Qui se faisait avorter ? Comment trouvait-on « quelqu’un » pour « faire passer » l’enfant ? Combien cela coûtait ? Du remède de grand-mère au curetage à vif, quelles étaient les méthodes ? Qui risquait la prison ? Et que risquait la femme ?

L’INA recherche les témoignages de femmes qui ont avorté, de celles (et ceux) qui pratiquaient l’avortement, de celles qui se sont débrouillées seules, ou celles qui ont lutté pour que cessent la peur, la douleur, le danger. Celles qui, notamment en Outre-Mer, ont été avortées de façon contrainte ou à leur insu. Mais aussi le vécu des familles de femmes qui auraient succombé à des manœuvres clandestines.

Un recueil de témoignages essentiel

« Il suffit d’écouter les femmes ». Ce titre prend au mot l’argument de Simone Veil en 1974 devant un Parlement majoritairement masculin. Sur ce sujet largement raconté du point de vue militant, l'INA souhaite faire entendre avant qu’il ne soit trop tard les voix de ces femmes dont le vécu - douloureux, libératoire ou traumatique - n’a jamais été enregistré dans ces proportions inédites.

  • Faire émerger les disparités géographiques et sociales de la pratique de l’avortement clandestin.
  • Se remémorer que les Françaises mouraient de vouloir vivre leur vie.
  • Faire connaître aux jeunes générations la réalité et les dangers d’un avortement clandestin.
  • Bannir le silence, la solitude et la honte qui planaient sur les femmes des Trente Glorieuses, et qui enveloppent encore cette expérience.
  • Rappeler que cette conquête fondamentale, socle essentiel de l’égalité hommes-femmes, est un droit et faire émerger en creux toute la signifiance de la loi de 1975.

Un cadre scientifique, un objet audiovisuel

Parce que recueillir la mémoire ne s’improvise pas, cette collecte se mène sous la direction scientifique de Bibia Pavard, historienne, spécialiste de l’avortement. Elle est entourée d’un comité transdisciplinaire d’experts du sujet : des universitaires tels que Fabrice Cahen, Marine Gilis, Jean-Yves Le Naour, Myriam Paris, Florence Rochefort, Lucile Ruault, Michelle Zancharini-Fournel, des gynécologues, Joëlle Brunerie-Kauffmann, Ghada Hatem, et une sage-femme, Chantal Birman. Les entretiens seront filmés à domicile.

Contactez-nous (en précisant votre lieu de résidence) et relayer notre appel !

collecte-avortement@ina.fr / 06 61 33 34 49

À propos des entretiens patrimoniaux

Depuis 1986, l’Institut National de l’Audiovisuel produit des collections d’entretiens filmés sur des faits historiques ayant marqué le siècle (« Paroles de Cinéastes », « Mémoires de la Shoah » en 2006, et « En guerre(s) pour l’Algérie » en 2022). Afin de rendre cette matière rare accessible au plus grand nombre, les entretiens d’« Il suffit d’écouter les femmes » seront mis à la disposition de tous sur une nouvelle interface.

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