Aller au contenu principal
À la découverte des vignes du Chablis en 1971

À la découverte des vignes du Chablis en 1971

Mercredi 1er mai 2024, d'importants orages ont frappé le département de l'Yonne. La grêle qui a frappé les vignes du Chablisien et du Tonnerrois ont fait de gros dégâts. En détruisant les cépages, les grêlons hypothèquent la récolte 2024, voire celle de 2025. Découverte du Chablis, petit vignoble situé dans l'Yonne.

Par Florence Dartois - Publié le 02.05.2024
Les vins de Chablis - 1971 - 00:00 - vidéo
 

L'ACTU.

Le 1er mai 2024, de violents épisodes de pluies et orages de grêle ont causé d'importants dégâts dans les vignes du Chablisien. La région avait été épargnées par les gelées, mais ces orages super-cellulaires en détruisant la quasi-majorité des pieds vont rendre la récolte impossible. Certains cépages possédaient pourtant des systèmes anti-grêle, comme l'a confirmé Nathalie Fèvre, une viticultrice locale, dans les colonnes de L'Yonne républicaine : « L'anti-grêle a été mis en route, mais il n'a pas été efficace. Ce sont des générateurs d'iodure, qui visent les nuages pour que la grêle soit plus petite. Maintenant, on va sortir une grande boîte de mouchoirs et on va pleurer... La nature prend le dessus. » Dans son interview, la viticultrice précise qu'il faut désormais tenter de soigner les vignes, « traiter pour que ça cicatrise et pour que la vigne puisse repousser ». Mais on sait déjà que le cru 2024 de Chabis sera rarissime et celui de 2025 également.

Les vignes avaient connu un épisode de grêle sévère en 2016 qui avait mis à mal la production de vin pour deux années.

Certains viticulteurs avaient investi à l'époque dans des filets anti-grêlons. Mais le coût de ce type d'équipement (32 000 euros à l'hectare) était prohibitif pour certains. la parcelle de Préhy devait être la première à entrer en phase de test, un test qui devait durer trois ans.

Dans la région, les dégâts de la grêle sont d'autant plus graves que le chablis est un petit vignoble qui s'étend sur environ sur 5 000 hectares, un hectare pouvant contenir 5 500 pieds. Il se situe dans la région Bourgogne-Franche-Comté et le département de l'Yonne. Il produit différentes appellations et dénominations de vins blancs secs : petit-chablis, chablis, chablis premier cru et chablis grand cru. Les premières vignes auraient été plantées au Ier siècle de notre ère, avec un développement au IIIe siècle, sous l'Empire romain.

L'ARCHIVE.

Nous vous proposons de découvrir les vignes du Chablisien avec une archive de 1971, diffusée dans le journal de FR3 « Bourgogne-Franche-Comté Actualités », en août peu de temps avant les vendanges. Ce reportage bucolique permet de découvrir les différents cépages, qui à l'époque ne s'étendaient que sur une superficie de 800 à 900 hectares. Il donne la parole à quelques viticulteurs organisés en coopérative depuis 1923. Son président expliquait que le rendement des cépages étaient aléatoires. En 1969, 5 000 hectolitres étaient sortis des chais, l'année suivante 18 000.

Si le procédé de vinification n'avait pas beaucoup changé, ils se modernisaient et les contrôles, eux, notamment en matière de température, s'étaient intensifiés.

Quelques conseils de dégustation

Le chablis se boit plutôt jeune, mais un homme présenté comme le vice-président du comité de propagande du chablis expliquait qu'il vieillissait très bien aussi et qu'on pouvait donc le conserver sans soucis. Il encourageait même à le boire « quand il a un certain nombre d'années ». Par exemple, expliquait-il, pour 1969, qui avait été une année chaude, il recommandait de boire le vin rapidement. « Mais quand nous avons des vins d'année moyenne, il faudrait pouvoir les garder cinq et même dix ans avant de pouvoir les boire. C'est à ce moment-là que le bouquet du vin se développe complètement, précisait-il. Selon lui, il n'y avait pas de mauvaise année dans le chablis, il fallait simplement apprendre à patienter avant de le consommer lorsque l'année avait été humide. « Des vins qui étaient très acides au départ, au bout de cinq ou six ans, ont donné des vins dont le bouquet se développait d'une façon extraordinaire », assurait-il.

Le chablis bénéficiait d'une excellente réputation et était exporté en Allemagne ou aux Etats-Unis (80%). Par contre, en France, constatait la journaliste, les réserves de vieux chablis se raréfiaient, et seules certaines caisses « VIP » étaient livrées à des personnalités en vue de l'époque. La caméra passant à ce moment sur une étiquette au nom célèbre, un certain Johnny...

Ce vin se dégustait frais, mais pas trop, c'est ce qu'expliquait au terme de ce reportage le chargé de la propagande, « le chablis ne doit pas être frappé. La grosse erreur, c'est de mettre un chablis au frigo. Le chablis, pour avoir une bonne température, doit être environ à cinq ou six degrés ». Pour le présenter dans les meilleures conditions, il préconisait le seau à glace qui ramenait le vin à « environ deux ou trois degrés (...) vous le versez dans le verre et en quelques minutes, votre vin, s'est réchauffé suffisamment pour dégager tout son parfum et tout son bouquet » .

« Un vin léger, concluait la journaliste, qui accompagnera très bien les plats de poissons et toutes les viandes blanches ».

La fête du vin à Chablis en 1966

S'orienter dans la galaxie INA

Vous êtes particulier, professionnel des médias, enseignant, journaliste... ? Découvrez les sites de l'INA conçus pour vous, suivez-nous sur les réseaux sociaux, inscrivez-vous à nos newsletters.

Suivre l'INA éclaire actu

Chaque jour, la rédaction vous propose une sélection de vidéos et des articles éditorialisés en résonance avec l'actualité sous toutes ses formes.